Petite fille d'esclave affranchit, elle serait également une descendante du grand poète Évariste de Parny. À l'âge de 29 ans, Marie-Monique emménage chez un certain Ferdinand Lebreton, qui lui donnera une fille, Marie Louise Ovida, en 1837.
Peu de temps après, Ferdinand décède de la tuberculose, et Marie-Monique retourne avec sa fille sur les terres familiales où réside encore sa mère Marie-Candide.
Elle rencontre un an plus tard, Pierre Gaudieux, jeune homme de 22 ans, tout juste débarqué de métropole et engagé dans la gendarmerie où il y apprend le métier de maréchal-ferrant.
Ils se marient en 1839 et Pierre ne tarde pas à quitter la gendarmerie pour s'installer sur les terre s de son épouse, afin d'y exercer son nouveau métier.
L'atelier rencontre un franc succès, notamment grâce à la route des Hauts, la « route des diligences » (aujourd'hui route Hubert Delisle), qui est la seule voix permettant de relier Saint-Paul à Saint-Leu, la route du Cap Lahoussaye n'étant pas encore construite.
L'établissement se transforme bientôt en relais où les voyageurs se reposent et profitent d'un bon repas. Marie-Monique, qu'on appelle Mme Pierre, s'occupe des gens pendant que son mari gère les animaux.
Le troisième enfant du couple est une petite fille qui naît en 1846 et se nomme Célimène, peut être en l'honneur de Molière et de ses Précieuses ridicules.
Tout se passe bien pour la famille Gaudieux, jusqu'au décès de Pierre en 1852 qui succombe à la variole à l'âge de 37 ans.
Marie-Monique se retrouve seule à gérer le relais qui ne propose plus les réparations ou le ferrage des animaux, mais qui continue de servir rafraîchissements et couverts aux voyageurs de passage.
C'est alors que lui vient l'idée d'apporter un nouvel attrait à son auberge.
Elle récupère une guitare dont lui avait fait cadeau un passant Parisien et interprète des chansons qu'elle improvise avec plein d'humour, et de mots d'esprit.
Elle emprunte à sa fille le prénom Célimène comme nom artistique. Cette dernière modifiera en réaction le sien, pour se faire appeler Mélicène.
La recette fonctionne et le relais de Célimène est bientôt visité par toutes sortes d'admirateurs, professeurs, hommes politiques, journalistes, procureur...
Célimène quitte ce monde en 1864 à l'âge de 58 ans, et est enterrée dans le cimetière marin de Saint-Paul.
Alors que sa guitare qui est répertoriée au musée de Villèle, existe toujours, un livret de ses chansons et poèmes, offert au musée Léon Dierx en 1911, par la fille de Gilles Chrestien (historien Saint-Paulois et contemporain de Célimène), manque malheureusement à l'appel.
Le relais a aujourd'hui disparu, mais sur la route Hubert Delisle, à la frontière de La Saline, Célimène reste et restera la Muse de Trois-Bassins.
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